Destination polar
dimanche 8 janvier 2017
« Le verger de marbre » d’Alex Taylor
Résumé :
Alors qu’il conduit
le ferry parcourant la Gasping River, le jeune Beam Sheetmire tue un passager
qui voulait lui voler son argent.
Beam ignore que sa
victime est le fils de Loat Duncan, homme craint dans toute la région. Il
décide de s’enfuir mais Loat, le shérif et sa propre famille partent à sa
recherche.
Mon avis :
Au
départ, tous les ingrédients étaient réunis pour me plaire : du noir, le
fin fond de l’Amérique, une histoire de meurtre.
Pourtant,
la mayonnaise n’a pas pris et je ressors déçue de ma lecture.
La
première partie du livre m’a semblé beaucoup trop lente. L’auteur a mis du
temps à camper le décor, les personnages. Tout cela est certes très bien écrit
mais le rythme ne m’a pas convenu.
J’ai
plus accroché vers la fin, lorsqu’il y a enfin un peu d’action et des dialogues
plus profonds qu’ils n’en ont l’air.
Je
reconnais toutefois, outre le style, un réel effort de psychologie et la
capacité à instaurer une ambiance noire et lourde tout au long du roman.
Lu en : 11 jours.
samedi 31 décembre 2016
« Adieu » de Jacques Expert
Résumé :
Des mères de
famille et leurs enfants sont sauvagement assassinés en banlieue parisienne. A
chaque fois, les pères ont disparu. Le commissaire Hervé Langelier est chargé
des enquêtes. Persuadé que les pères sont coupables, il s’obstine à creuser
cette piste envers et contre tous. Son ami et supérieur, Jean-Louis Ferracci,
lui retire l’affaire mais Langelier continue l’enquête, au risque de perdre
lui-même sa famille.
Mon avis :
Encore
une fois, je suis charmée par le style addictif de Jacques Expert. Cet auteur a
la faculté de faire en sorte que les pages se tournent toutes seules, je suis
impressionnée. Il n’est certes pas grandiose mais très factuel, il reste
agréable à lire.
Le
dénouement peut se deviner mais quelques doutes subsistent, si bien que j’étais
happée par ma lecture.
Souvent,
j’ai pensé au roman « Qui » du même auteur, qui m’avait captivée.
Le
personnage principal d’Adieu est ambigu. Sa psychologie est plutôt curieuse. Il
est clair qu’il fait la force de cet ouvrage que j’ai beaucoup apprécié.
Lu en : 4 jours.
« Treize marches » de Kazuaki Takano
Résumé :
Lorsque Jun’ichi
Mikami sort de prison, en liberté conditionnelle, il est approché par son
ancien gardien de prison, Shôji Nangô, pour l’aider à prouver l’innocence de
Ryô Kihara, condamné à mort. Celui-ci a été reconnu coupable du meurtre d’un
couple mais il ne se souvient de rien, à part d’un escalier comportant treize
marches.
Mon avis :
Le
scénario de ce roman est plutôt original. Le travail de l’auteur et son
imagination sont importants pour construire une intrigue à partir d’un
souvenir.
L’ambiance
japonaise est plutôt austère. Quelques dialogues prêtent à sourire mais l’ensemble
reste lugubre.
C’est
cette atmosphère particulièrement sombre qui m’a le moins plu dans ce roman.
Elle reste toutefois très adaptée au contexte et au thème principal qu’est la
peine de mort par pendaison.
L’auteur
met bien en valeur tout le paradoxe entre la modernité du Japon et le code d’honneur
très traditionnel, le pardon que doit demander le coupable à la famille des
victimes.
Le
système judiciaire japonais est aussi bien exploité, l’effort de documentation
est réel.
Ce
roman est enrichissant mais je ne l’ai pas trouvé excellent.
Lu en : 7 jours.
« La Cellule de Zarkane » de Joseph Lubsky
Résumé :
Zarkane est enfermé
depuis des années suite au meurtre d’une mère et de sa fille. Ses années
d’isolement l’amènent à revivre les moments de sa vie qui ont fait ce qu’il est
devenu.
Mon avis :
Ce
livre très noir retrace la vie de Kéma, devenu Zarkane, un enfant élevé dans un
camp de gitan et recueilli par un médecin bienveillant suite au suicide de sa
mère.
Poignant,
dur, ce roman est extrêmement bien écrit. La sensibilité du lecteur n’est pas
épargnée. L’auteur a construit un personnage solide, profond, attachant malgré
ses travers.
J’ai
su qu’une polémique avait eu lieu quant à l’identité de l’auteur qui est en
réalité Patrick Sébastien. Quel que soit l’objectif recherché quant à
l’utilisation d’un pseudonyme, cela ne modifie en rien mon avis sur ce roman
qui est tout simplement excellent.
Lu en : 5 jours.
« L’abbaye blanche » de Laurent Malot
Résumé :
Depuis que la femme
de Mathieu Gange a disparu en le laissant seul avec sa fille de six ans, la vie
de ce policier est bouleversée. A Nantua, là où il vit, les assassinats se
succèdent. Mathieu fait la connaissance d’une journaliste, Helena Madj, avec
qui il finit par coopérer alors que son enquête l’amène à côtoyer une secte et
des notables véreux. Tout en avançant, il ne perd pas espoir de retrouver sa
femme.
Mon avis :
Ce
roman n’est pas transcendant mais il reste facile à lire et plutôt agréable.
L’intrigue est classique, les personnages ne sont pas particulièrement
originaux, ce manque d’exotisme est toutefois compensé par un style fluide et
pas mal d’action tout au cours de l’histoire.
L’auteur
a réellement creusé la construction du dénouement et le réseau qui gravite
autour des protagonistes. Je ne suis pas adepte habituellement de ce type d’intrigue
qui me paraît souvent compliquée mais avec cette Abbaye blanche, j’ai su
apprécier ce dont je n’ai pas l’habitude.
La
disparition de l’épouse du policier, en filigrane du roman, rajoute une touche
mystérieuse qui peut tenir en haleine le lecteur.
Lu en : 10 jours.
« Suicide cellulaire - apoptose » de David Moitet
Résumé :
Thomas Gallion est
flic dans les Pyrénées. Si le métier lui plaît, exercer en montagne ne
correspond pas à ce qu’il préfère. Il retrouve le goût de l’aventure lorsqu’un
cadavre est découvert par une randonneuse. S’ensuit alors une enquête
dangereuse qui va faire resurgir les histoires du passé.
Mon avis :
J’aime
beaucoup le style de David Moitet que je trouve clair et efficace.
Cette
enquête n’était en soi pas passionnante mais l’atmosphère pyrénéenne est pour
beaucoup dans la réussite globale du roman.
Les
personnages ne m’ont pas spécialement touchée. Cela n’est pas vraiment étonnant
dans la mesure où l’auteur a plutôt accentué son travail, me semble-t-il, sur l’enquête
et l’action.
Cette
lecture n’est pas la meilleure de l’année, il s’agit plutôt d’un bon polar
agréable.
Lu en : 3 jours.
samedi 24 décembre 2016
« Évangile pour un gueux » d’Alexis Ragougneau
Résumé :
Un groupe de SDF
investit Notre-Dame de Paris à la veille de Noël. Délogés par la police, l’un
des membres du groupe est retrouvé assassiné quelques temps plus tard. La juge
d’instruction Claire Kauffmann est chargée de l’affaire. Elle sollicite le père
Kern lorsqu’elle apprend qu’il était présent dans la cathédrale avec les SDF.
Mon avis :
Ce
roman très noir plonge le lecteur au cœur du milieu des SDF. Plein de réalisme,
il s’attache à montrer toute l’hypocrisie des religieux et l’impuissance de la
justice.
Pour
mieux profiter de ce livre, il aurait fallu que je relise ou que je me ré-imprègne
de « La madone de Notre-Dame » du même auteur, avec les mêmes protagonistes.
Les
fréquents retours dans le passé des personnages alourdissent le rythme de
lecture, tout en permettant de bâtir des bases solides.
Alexis
Ragougneau confirme tout son talent d’écrivain grâce à un style noir et
élaboré.
Déprimant
mais de qualité.
Lu en : 14 jours.
« Fidèle au poste » d’Amélie Antoine
Résumé :
Lorsque Chloé
disparaît, noyée, son époux Gabriel est effondré. Il intègre un groupe de
parole pour évoquer son deuil et y fait la connaissance d’Emma, photographe
arrivée récemment à Saint-Malo. Celle-ci a pour but d’aider les participants à
former un album souvenir. Emma rentre dans la vie de Gabriel mais Chloé paraît
toujours présente.
Mon avis :
Voilà
un roman qui se lit très bien grâce à un style fluide et un scénario efficace
et original.
Par
certains moments, j’ai beaucoup pensé aux romans de Barbara Abel, également
très inspirés de la vie réelle.
C’est
d’ailleurs ce que j’ai beaucoup apprécié dans « Fidèle au poste »,
cette histoire et ces personnages si proches de nous.
Chaque
personnage, Chloé, Gabriel ou Emma, a un point de vue abordé alternativement au
sein des chapitres, ce qui permet d’avoir une vision très globale du scénario.
L’histoire
connaît un important rebondissement au milieu de l’ouvrage, ce qui redonne du
rythme et contre toute attente une dose de noir très appréciable.
Si
le final peut se voir venir, il n’en reste pas moins que ce premier roman est
une réussite.
Lu en : 1 jour.
« Les ombres de Canyon Arms » de Megan Abbott
Résumé :
En débarquant à
Hollywood, Penny, maquilleuse, loue le bungalow n°4 à Mme Stahl, la
propriétaire. L’histoire de ce bungalow est assez mystérieuse. Le précédent
locataire, Larry, y est mort dans d’étranges circonstances. Penny soupçonne une
liaison avec Mme Stahl et sympathise avec ses voisins alors qu’au fur et à
mesure des jours, elle commence à avoir des hallucinations.
Mon avis :
Cette
nouvelle, par définition très courte, se lit à grande vitesse et s’apprécie
aussi grandement.
L’intrigue
est très mystérieuse. J’ai apprécié le fait que l’auteure se renouvelle, car je
n’avais pas beaucoup aimé ses derniers romans. J’ai au contraire retrouvé ce
que j’aime, à savoir du suspense et quelques rebondissements.
L’interview
de l’auteure en fin d’ouvrage est enrichissante et permet au lecteur d’en savoir
un peu plus sur la manière qu’a eu Megan Abbott d’appréhender la construction
de cette nouvelle.
Lu en : 2 jours.
« Flagrants délices au Saumur-Champigny » de Robert Reumont
Résumé :
Un viticulteur
véreux meurt au volant de sa Porsche. Si sa mort n’émeut pas vraiment son
entourage, ce qui apparaît comme un banal mais tragique accident au départ
intrigue le commissaire Placide Boistôt, sa jolie équipière Wyvine et le
lieutenant Marnay.
Mon avis :
J’ai
retrouvé avec grand plaisir les personnages de Boistôt et Wyvine, dans ce roman
qui se déroule dans une région que j’apprécie beaucoup, près de Saumur.
Si
l’intrigue peut paraître plutôt classique, l’originalité de l’ouvrage tient
incontestablement au style unique de l’auteur, adepte des phrases bien
construites et d’un vocabulaire très lié au vin et à la gastronomie.
Les
pointes d’humour bien dosées rendent le récit agréable.
Les
amateurs de bonne chère apprécieront, j’en fais partie !
Lu en : 6 jours.
dimanche 13 novembre 2016
« Surtensions » d’Olivier Norek
Résumé :
L’équipe du capitaine
Coste est mobilisée sur l’enlèvement d’un adolescent juif. A peine l’enquête
finie, le braquage du local des scellés du tribunal amène les enquêteurs sur
plusieurs pistes où se mêlent un pédophile, un braqueur ou encore un meurtrier.
Mon avis :
Olivier
Norek continue de prouver tout son talent, s’il en était besoin, avec la suite
des enquêtes du capitaine Coste et de son équipe.
Le
roman démarre sur des histoires individuelles se déroulant dans le milieu
carcéral. J’ai accroché dès les premières pages à cet univers parfaitement bien
décrit. Le capitaine Coste n’intervient pas tout de suite mais cela ne gâche
rien, bien au contraire. Les personnages mis en scène dès le départ se
retrouveront plus tard. L’auteur tisse une véritable toile où tout se relie
dans un final haletant.
Les
personnages de l’équipe d’enquêteurs sont plus creusés que dans les précédents
ouvrages, donnant ainsi un peu plus de profondeur au roman.
Le
capitaine Coste s’interroge beaucoup sur son métier, sur son rôle dans la
société, son utilité. Loin d’être obscures, ces questions existentielles
prennent tout leur sens.
Le
dénouement prend aux tripes. C’est encore une fois du très bon travail.
Lu en : 6 jours.
« Territoires » d’Olivier Norek
Résumé :
Les règlements de
comptes s’enchaînent à Malceny. Au fur et à mesure, les caïds qui tiennent les
trafics de drogue sont remplacés par des nouveaux, insaisissables pour le
capitaine Coste et son équipe.
Mon avis :
Olivier
Norek avait déjà frappé fort avec « Code 93 », il continue avec « Territoires »,
enquête policière très prenante.
Non
seulement les enquêteurs sont très humains, mais aussi, leurs compétences sont
si réalistes que l’enquête avance à grande vitesse. Les pages se tournent vite.
L’action est très présente, tout en laissant place à une réflexion de fond qui balaie
à la fois la lutte contre la délinquance, l’ampleur des trafics en tous genres,
la volonté ou non des pouvoirs publics de gérer ces difficultés.
L’auteur
connaît le terrain, c’est incontestable et c’est ce qui fait son atout majeur.
Olivier
Norek n’est pas un énième auteur flic qui écrit des polars sur son métier. Il
est bien plus que cela.
Après
avoir terminé le livre, l’on peut se dire que si Olivier Norek décrit la
réalité, ne serait-ce que partiellement, tout cela est assez inquiétant.
Lu en : 6 jours.
mardi 1 novembre 2016
« Jeux mortels en hiver » d’Alfred Lenglet
Résumé :
Le jeune Vivian
Verdier est retrouvé abattu dans un bois près de Mâcon. Etudiant apparemment
sans histoire, l’enquête s’annonce assez mystérieuse pour Léa Ribaucourt dont
la vie personnelle est quelque peu bouleversée depuis son histoire avec le juge
Bastogne. L’équipe de Léa se lance sur la piste d’un trafic de stupéfiants dans
lequel la victime serait impliquée.
Mon avis :
Cette
seconde enquête de Léa Ribaucourt écrite par Alfred Lenglet ne fait que
confirmer tout le bien que je pense de l’auteur, policier encore en exercice.
Il
est vrai qu’en général, j’apprécie beaucoup les romans écrits par des
policiers, dont la connaissance du terrain se traduit très bien dans leurs
ouvrages.
Dans
un style simple et précis, Alfred Lenglet va à l’essentiel, tout en accordant
une grande importance tant à l’enquête qu’aux personnages qui la mènent ou qui
l’entourent.
Même
si le personnage de Léa Ribaucourt n’est pas exceptionnel, au fur et à mesure
de la série, l’auteur amène un peu plus de profondeur à cette enquêtrice plutôt
attachante.
Quant
à l’enquête, sans être sensationnelle, elle est plaisante à suivre et
relativement simple.
Vivement
la suite !
Lu en : 4 jours.
« Il reste la poussière » de Sandrine Collette
Résumé :
Rafael a dix ans.
Il vit en Patagonie avec sa mère et ses frères, où la famille tient
difficilement un élevage depuis que le père a disparu. Lorsque Rafael s’enfuit,
il fait une découverte susceptible de bouleverser sa vie.
Mon avis :
Cela
faisait longtemps que je n’avais pas passé un temps infini à lire un livre. Je
ne pensais pas que cela m’arriverait avec un roman de Sandrine Collette, dont j’apprécie
habituellement beaucoup le travail. Et pourtant…. Que d’ennui ! Quelle
déception !
Je
n’ai accroché ni au lieu où se déroule l’action, ni aux personnages, ni au
scénario, ni au style de l’auteur.
J’ai
mis un temps incroyable à lire chaque page. Je n’aime pas ne pas finir les
livres commencés, donc je me suis efforcée de terminer ce roman mais je n’y ai
pris aucun plaisir.
La
violence intra-familiale, le personnage antipathique qu’est la mère, le peu d’action,
sont autant de points qui n’ont pas évoqué grand-chose chez moi, si ce n’est
beaucoup d’ennui.
Je
ne m’attarderai pas plus à chroniquer cet ouvrage qui restera dans ma mémoire
pour une seule chose : le temps passé à le lire.
Lu en : 51 jours.
« Deux gouttes d’eau » de Jacques Expert
Résumé :
Une jeune femme est
retrouvée morte, tuée à coups de hache dans son appartement. Son petit ami,
Antoine Deloye, est rapidement accusé du meurtre car il a été vu sur les
caméras de vidéosurveillance. Même s’il s’obstine à nier, le commissaire Robert
Laforge est convaincu de sa culpabilité. Sauf qu’Antoine Deloye a un frère
jumeau, Franck, à qui il ressemble parfaitement. La relation entre les deux
frères se révèle très ambiguë au point que les enquêteurs ne savent plus qui
est qui.
Mon avis :
Une
fois de plus, Jacques Expert montre tout son talent avec ce thriller
mystérieux, très bien écrit.
Les
pages se tournent rapidement, le rythme est haletant et le scénario plutôt
original. Sans dévoiler la fin, c’est tout de même dans les dernières pages que
Jacques Expert se démarque d’autres auteurs de thrillers.
Le
seul bémol serait le personnage du commissaire Robert Laforge, qui gagnerait à être
plus respectueux de son entourage. J’ai eu beaucoup de mal à adhérer à la
personnalité de cet enquêteur autoritaire.
Ce
roman fait partie des livres que l’on n’a surtout pas envie de poser une fois
qu’ils sont commencés.
Ce
n’est certes pas le meilleur ouvrage de l’auteur, à mon avis, mais il est tout
de même réussi.
Lu en : 4 jours.
« L’âge de l’héroïne » de Quentin Mouron
Résumé :
Franck est chargé
de retrouver une cargaison de drogue volée. Lors de sa quête, il rencontre
Léah, adolescente droguée et perdue.
Mon avis :
Je
ne retire rien de positif de cette lecture. Le style est obscur, le scénario
quasiment absent. Il y a certes un peu d’action, mais cela ne rattrape pas le
reste.
Je
ne suis décidément pas convaincue par le style de cet auteur. Heureusement, la
lecture est courte, ce qui permet de ne pas trop s’y attarder.
Lu en : 5 jours.
« Sauve-toi ! » de Kelly Braffet
Résumé :
Patrick Cusimano
n’a pas le moral. Son père, qu’il a dénoncé, est en prison après avoir tué un
enfant en voiture. Son job ne lui plaît pas. Il vit avec son frère et sa copine
sans projet. Il fait la rencontre de Layla, jeune gothique qui s’entiche de lui.
Elle est la sœur de Verna, devenue le souffre-douleur de sa classe.
Mon avis :
Quel
roman noir ! Difficile de sortir indemne de cette lecture, tant la
profondeur des personnages est grande, à la mesure de leur détresse. Tous très
différents, ils n’en ont pas moins des côtés très attachants, pleins de
failles, d’espoirs et de sensibilité.
L’auteur
parvient à restituer des situations et des personnages d’un réalisme
impressionnant.
Chaque
histoire est savamment construite, les mots sont pesés, pensés. Le scénario
avance pas à pas, le désespoir s’intensifie à mesure que croissent les
questions existentielles de ces jeunes adultes ou adolescents.
Le
travail de Kelly Braffet mérite d’être salué. Ce roman n’est pas à prendre à la
légère, il faut bien s’accrocher moralement.
Lu en : 10 jours.
« Rural noir » de Benoît Minville
Résumé :
Lorsqu’ils étaient
adolescents, Romain, son frère Chris, Vlad et Julie formaient le gang. Après la
mort des parents de Romain et Chris, Romain est parti. Il revient dix ans plus
tard. Le temps des retrouvailles est vite gâché par l’agression de Vlad, qui se
trouve dans le coma.
Mon avis :
Voilà
un livre superbe !
L’amitié
et la fraternité sont deux thèmes abordés avec talent, grâce à des personnages
profonds et très humains.
Je
ne sais pas pourquoi je n’étais pas très enthousiaste à l’idée de lire ce livre,
mais je suis très satisfaite d’avoir dépassé mes préjugés. Une fois que le
contexte du roman est bien établi, c’est un vrai bonheur de savourer l’écriture
de Benoît Minville que je découvre.
Par
moments, j’ai pensé à « Nous rêvions juste de liberté », ouvrage
superbe aussi de Henri Loevenbruck.
Le
sujet de l’amitié n’est pas un de ceux que je préfère en littérature, mais je
dois admettre qu’avec « Rural noir », je suis conquise.
L’action
se déroule en province où l’auteur évoque les difficultés socio-économiques,
les conséquences de la politique et l’avenir incertain. Sans tomber dans le
misérabilisme, Benoît Minville fait preuve d’un réalisme à saluer.
Vous
l’aurez compris, j’ai dévoré ce livre que je conseille vivement.
Lu en : 1 jour.
lundi 15 août 2016
« Justiciers – histoires vraies » de Bruno Fuligni
Résumé :
Antoine est un
jeune élève commissaire qui intègre l’Ecole de police en même temps que
d’autres élèves. Avec ses nouveaux amis, il intègre le cours du professeur
Joannon, qui leur enseigne la criminalistique à travers des histoires réelles
mettant en scène des justiciers de toute époque et sur tous les continents.
Au fur et à mesure
des cours, de terribles meurtres ont lieu autour de l’Ecole. Les futurs
commissaires veulent mener l’enquête.
Mon avis :
Un
professeur enseigne la criminalistique à des élèves commissaires en prenant
comme support de cours des histoires vraies qui ont pour point commun de rendre
hommage à des justiciers.
Le
livre comporte autant de chapitres que de leçons et donc d’histoires. Le risque
était d’obtenir un catalogue de récits sans lien les uns avec les autres. L’auteur
évite globalement cet écueil en ancrant les jeunes élèves dans le présent
puisque des meurtres ont lieu autour de leur école sans que la police ne
parvienne à les résoudre.
Le
travail documentaire de l’auteur est impressionnant, tout comme son érudition.
Le style est recherché. Indéniablement, le livre est de qualité.
Il
est toutefois difficile de retenir l’intégralité des histoires de ces
justiciers.
Quant
à l’enquête qui se déroule dans le présent, j’ai beaucoup aimé son dénouement.
Il serait intéressant que l’auteur écrive une fiction, je suis sûre que son
potentiel à écrire un bon polar est grand.
Lu en : 4 jours.
« L’homme posthume » de Jake Hinkson
Résumé :
Elliott est un
ancien pasteur qui a essayé de se suicider. Mort pendant trois minutes, il
revient à la vie et rencontre une infirmière, Felicia, pour qui il se prend
d’affection. Celle-ci l’aide à partir de l’hôpital et l’embarque dans une
affaire pas très claire, avec des jumeaux et un homme violent, Stan.
Mon avis :
J’avais
énormément apprécié « L’enfer de Church street », premier roman de
Jake Hinkson. Aussi, j’attendais son second ouvrage avec impatience.
Si
la qualité d’écriture est toujours présente, j’ai trouvé l’intérêt du livre légèrement
inférieur au premier. J’espérais retrouver la pointe d’humour et de cynisme qui
m’avait tant plu et je la cherche encore.
Ce
livre est moins percutant que le premier. Jake Hinkson aborde encore une fois
le thème de la religion, mais sa critique aurait pu être plus acerbe.
Le
roman se déroule en deux temps très différents : dans le premier, Elliott
rencontre les personnages qui participent au braquage. Dans le second, quasiment
sans transition, Elliott fait la connaissance d’autres individus avec lesquels
il va nouer une relation qui nous en dira plus sur la raison de sa tentative de
suicide. Les dernières pages du livre sont sombres, percutantes, pleines de
tristesse.
L’ensemble
est noir et même si je suis un peu déçue, j’apprécie beaucoup cet auteur au
grand talent.
Lu en : 5 jours.
« Criminal loft » d’Armelle Carbonel
Résumé :
Huit condamnés à
mort participent à un jeu de télé-réalité dans un ancien sanatorium, Waverly
Hills, réputé comme étant le lieu le plus hanté des Etats-Unis. Le gagnant sera
celui qui aura prouvé au public qu’il peut être réhabilité et qu’il mérite de
vivre. Les autres retourneront dans le couloir de la mort.
Mon avis :
Le
scénario de ce roman est particulièrement original et bien imaginé. Je n’ai
malheureusement pas trouvé tout le plaisir de lecture que j’en attendais.
L’intrigue
est bonne mais le style aurait pu être un peu plus fluide et plus efficace.
Certains passages ralentissent la lecture et le rythme du récit.
Le
lecteur suit le point de vue de John T., qui fait partie des huit participants
au jeu. Personnage intéressant, son histoire et ses crimes le sont tout autant.
J’ai
d’ailleurs beaucoup apprécié les passages où chaque condamné avoue ses crimes.
J’ai retrouvé le côté thriller que j’aime tant.
Mis
à part ces moments, je n’ai pas trouvé le récit très entraînant.
Ma
dernière déception vient du fait que j’avais deviné le dénouement.
Lu en : 3 jours.
« Une autre vie » de SJ Watson
Résumé :
Julia voit sa vie
bouleversée quand sa sœur Kate est assassinée à Paris. Voulant à tout prix
savoir qui pouvait en vouloir à sa sœur, elle décide de fréquenter les sites de
rencontre en ligne lorsqu’Anna, la colocataire de Kate, lui apprend que cette
dernière surfait dessus.
Prise au jeu, elle
fait la rencontre de Lukas qu’elle soupçonne d’être le meurtrier de sa sœur
mais qui finit par devenir son amant.
Mon avis :
Il
m’est difficile d’avoir un avis cohérent sur ce livre.
En
effet, je n’ai pas du tout aimé le côté 50 nuances de Grey version polar,
présent dans environ la moitié du roman. Le personnage de Julia y est très
certainement pour quelque chose. Cette femme, au passé trouble, qui finit par
avoir une vie parfaite de mère photographe 3 heures par semaine à peine, ne m’a
pas du tout touché. Ses hésitations perpétuelles quant au fait de tromper son
mari sans assumer ce qu’elle fait sont plutôt agaçantes. L’auteur use et abuse
de scènes érotiques dont la répétition apporte peu à l’histoire.
Quant
au style d’écriture et à la construction du récit, de nombreux dialogues sont
interrompus par des retours en arrière, qui ne fluidifient pas la lecture,
laquelle s’en trouve au contraire fortement ralentie.
Contre
toute attente, le dernier quart du livre remonte le niveau. L’aspect enquête
reprend le dessus, chaque personnage doit assumer les situations qu’il vit. L’auteur
introduit plus d’action dans le récit.
Le
final aurait pu être un peu plus noir, sans que cela ne gâche la lecture.
Je
ne suis globalement vraiment pas convaincue par cette lecture.
Lu en : 4 jours.
dimanche 31 juillet 2016
« Sang d’encre au 36 » de Hervé Jourdain
Résumé :
En région
parisienne, les meurtres s’accumulent. Les victimes ont des profils assez
différents et a priori sans histoires : un conseiller principal d’éducation,
un professeur de littérature… La pression monte à la Crim’, d’autant plus que
le tueur communique avec la presse après chaque meurtre. L’équipe du commandant
Duhamel doit faire face aux épreuves et démasquer le tueur, qui semble beaucoup
aimer Georges Simenon.
Mon avis :
L’auteur
ayant travaillé à la Crim’, il sait immiscer le lecteur dans cette fameuse
brigade, pour mon plus grand plaisir.
J’ai
lu ce livre très rapidement, avec cette impression curieuse de faire partie de
l’équipe, tant les liens entre les policiers sont intenses et font partie
intégrante de l’histoire.
Les
fausses pistes sont nombreuses, les espoirs déçus tout autant et malgré tout,
les personnages ont toujours l’envie de faire avancer l’enquête.
Mais
vers le milieu du livre, une phrase m’a fait deviner qui était le tueur. Dès
lors, j’hésitais entre satisfaction d’avoir trouvé et déception liée au manque
de suspense. Sauf que c’était méconnaître le talent d’Hervé Jourdain qui a plus
d’un tour dans son sac.
Je
suis très contente de ce roman policier que j’ai énormément apprécié, tant le
style est bon, les détails techniques justes et intéressants, l’intrigue
efficace et les personnages bien campés.
Lu en : 2 jours.
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