mardi 22 avril 2014

« La vieille qui voulait tuer le bon dieu » de Nadine Monfils

Résumé :

Mémé Cornemuse a trouvé un emploi de concierge dans un immeuble. Bien décidée, avec son ami Jef, à faire le casse du siècle dans la bijouterie d’à côté, ses plans sont contrariés par l’arrivée dans le quartier d’une criminelle qui attire les journalistes. Simultanément, Ginette, l’une des habitantes de l’immeuble, découvre son mari Marcel mort, les mains coupées, en rentrant d’une escapade où elle s’est achetée des chaussures jaunes et a trompé son époux. Ginette mène l’enquête. Mémé Cornemuse l’aide, à sa manière.



Mon avis :

Les livres de Nadine Monfils sont de manière générale l’occasion de passer un très bon moment. « La vieille qui voulait tuer le bon dieu » ne fait pas exception, même si je l’ai trouvé un ton légèrement en-dessous de « Les vacances d’un serial killer », qui faisait la part belle à des personnages caricaturaux mais très drôles.
Ici, un peu moins d’humour, plus de noir, mais un cocktail explosif sympathique.
Je n’ai pas lu le deuxième épisode des aventures de Mémé Cornemuse, « La petite fêlée aux allumettes », je ne suis pas certaine que la lecture dans l’ordre soit nécessaire. Tant mieux car je n’aime pas rater un épisode.
L’intrigue du roman est plus policière que « Les vacances d’un serial killer » dans la mesure où Ginette essaie tant bien que mal de mener une enquête crédible sur la mort de son mari. Cette quête du coupable donne un côté sérieux au livre que je ne regrette pas.
Mémé Cornemuse reste un personnage à part entière qui parvient à être aussi détestable qu’attachante. Un exploit !


Lu en : 1 jour.

« Mais je fais quoi du corps ? » d’Olivier Gay

Résumé :

Lorsque Fitz s’absente de chez lui momentanément, son ami hacker l’informe que son appartement est en train d’être visité par un individu qui se demande quoi faire de son corps. Qui poursuit Fitz ? Est-ce en lien avec le décès d’un député à qui il vendait de la drogue ? Aidé de ses amis Deborah et Moussah, Fitz, beau gosse aimant faire la fête, part à la recherche de ceux qui manifestement ne lui veulent pas que du bien.





Mon avis :

J’ai retrouvé avec grand plaisir Fitz et ses amis inséparables dans cette aventure où l’on ne peut que compatir avec ce jeune homme superficiel, un peu arrogant mais en même temps très attachant.
J’avais déjà bien apprécié « Les mannequins ne sont pas des filles modèles » et je regrettais de ne pas avoir suivi les premières aventures de Fitz avec « Les talons hauts rapprochent les filles du ciel ». Je continue d’apprécier cet auteur, Olivier Gay, qui écrit avec humour et un style accrocheur.
Les péripéties de Fitz sont assez rocambolesques, ce qui contraste avec les descriptions très réalistes du contexte dans lequel il évolue.
Nous en savons un peu plus sur le hacker qui aide Fitz dans les moments difficiles, hacker dont l’identité n’était pas dévoilée dans le précédent roman.
Vivement la suite !


Lu en : 2 jours.

lundi 21 avril 2014

« La madone de Notre-Dame » d’Alexis Ragougneau

Résumé :

Le corps mutilé d’une victime est retrouvé à Notre-Dame de Paris. Le coupable idéal est tout trouvé : un jeune fanatique, surnommé l’ange blond, qui avait été vu en train d’agresser l’après-midi même cette jeune femme. Mais le père Kern, qui officie à Notre-Dame, ne croit pas à cette version de l’histoire.






Mon avis :

Le premier roman d’Alexis Ragougneau est très bon. L’écriture est pleine de maturité et agréable à lire. L’auteur montre sa capacité à associer une enquête bien menée à une noirceur en trame de fond bien exploitée.
Les personnages principaux interviennent dans le milieu de la police (avec des policiers pas toujours très fins), de la justice (avec une magistrate autant carriériste que fragile) et du clergé (avec des prêtres proches du pouvoir). Cette alliance de personnes aurait pu rapidement tourner au cliché, mais l’auteur parvient à éviter ce travers, surtout lorsqu’est abordé le thème de la prostitution en lien avec les prêtres.
Certains passages sont un peu trop philosophiques, notamment au début, mais le roman se recentre vite sur l’enquête et d’autres moments noirs rendent l’intrigue finalement assez réaliste.
Je ne suis pas certaine que ce type de roman se prête à une suite, mais je lirai avec intérêt les futurs romans d’Alexis Ragougneau.


Lu en : 3 jours.

« Ce soir je vais tuer l’assassin de mon fils » de Jacques Expert

Résumé :

Le fils d’Antonio Rodriguez et de son épouse Sylvia vient de mourir, renversé par un chauffard qui a pris la fuite. Antonio promet à sa femme qu’il vengera la mort de leur enfant. Il en vient à soupçonner Jean-Pierre Boulard, un cadre de l’entreprise dans laquelle il travaille. Mais au moment de sa vengeance, les gendarmes lui apprennent que le coupable a été arrêté et qu’il a avoué. Or, il ne s’agit pas de Jean-Pierre.




Mon avis :

J’ai bien apprécié ce roman dont le scénario et la construction sont assez originaux.
L’auteur exploite bien le thème de la vengeance et de la vision de la justice qu’un parent peut avoir lorsqu’il perd son enfant.
L’histoire débute par le point de vue de Jean-Pierre, personnage antipathique au possible, lâche et beauf. Les chapitres alternent ensuite avec des narrateurs différents que sont l’épouse de Jean-Pierre, Antonio et Sylvia (les parents de l'enfant décédé). C’est cette construction que j’ai trouvé très intéressante, elle permet au lecteur d’avoir une vision entière de l’histoire et de bien connaître les différents personnages du roman.
Le style d’écriture de Jacques Expert est agréable, simple et efficace. Il parvient à instaurer du suspense alors que dès le départ, les dés semblent jetés.
Ce livre se lit vite et permet de passer un bon moment de lecture.


Lu en : 2 jours.

dimanche 20 avril 2014

« Le jeu de l’assassin» de Nils Barrellon

Résumé :

L’équipe du commissaire Kuhn est sur les traces d’un tueur en série qui assassine, à Paris, des prostituées, avec des mises en scène particulièrement effroyables. Alors que l’enquête piétine, le meurtrier se rapproche du commissaire et s’engage dans une partie qui ressemble à un jeu.






Mon avis :

« Le jeu de l’assassin » est le premier roman, très réussi, de Nils Barrellon. Cet ouvrage était finaliste du prix du Quai des Orfèvres décerné en 2013 et j’imagine la difficulté pour le jury d’avoir eu la lourde tâche de départager ces deux très bons thrillers.
Malgré un début aux accents un peu doctes, où l’auteur enseigne au lecteur quelques principes de procédure pénale qui ne m’ont pas paru utiles, la suite nous entraîne dans une histoire où l’action, l’humour et les rebondissements sont très présents.
Le personnage principal, le commissaire Kuhn, n’a rien du héros parfait. Bien au contraire, professionnel expérimenté, il n’en est pas moins faillible, ce qui le rend non pas attachant mais plaisant (subtile différence).
L’équipe qui entoure le commissaire Kuhn est sympathique et efficace.
Quant à l’intrigue, elle est assez captivante.
Le style de Nils Barrellon est efficace, agréable, facile à lire.
Ce premier roman est vraiment très bon. J’espère qu’une suite est prévue, je la lirai avec beaucoup de plaisir.


Lu en : 4 jours.

« Suicide» d’Edouard Levé

Résumé :

Le meilleur ami du narrateur s’est suicidé. Il décide de lui écrire à titre posthume.









Mon avis :

Le (quasi) seul intérêt du livre réside dans le fait qu’il se lit très rapidement, puisqu’il ne fait que 124 pages.
Pour le reste, je n’ai pas du tout accroché à ce type de littérature. Je n’avais pas trouvé ce livre au rayon polar mais au rayon littérature.
Toutefois, ce roman ne peut pas faire occulter au lecteur une nécessaire part de réflexion dans la mesure où quelques jours après avoir envoyé son manuscrit à son éditeur, l’auteur s’est suicidé.


Lu en : 1 jour.

« Poussière d’ébène » de Lin Anderson

Résumé :

Stephen est un petit garçon de six ans qui a disparu, juste après le meurtre atroce de sa mère et de sa grand-mère. Rhona MacLeod, experte de la police scientifique et l’inspecteur McNab se retrouvent dans cette course contre la montre qui va les mener sur la piste de fanatiques du vaudou.







Mon avis :

Je n’ai pas tellement apprécié ce roman policier mettant en scène une experte de la police scientifique et un inspecteur dont c’est ici la quatrième enquête. Il s’agit de ma première lecture avec ces personnages, ne pas connaître leur histoire m’a déplu, dans la mesure où j’avais l’impression de prendre le train en marche.
L’enquête en elle-même n’est pas inintéressante. La dose d’action est présente au bon moment.
Mais les personnages ne sont pas très attachants. J’ai été un peu déroutée au début par la grande importance accordée aux histoires amoureuses de Rhona MacLeod, alors que l’enquête venait juste de démarrer. J’ai trouvé la priorisation de l’auteur un peu curieuse. J’ai fini par m’y faire (bien obligée !) et au final, je suis parvenue à rentrer dans l’histoire et à accepter ces personnages qui ressembleraient presque à ceux d’une série télévisée.
Ce moment de lecture n’était pas sensationnel, mais je ne serais pas contre lire la suite des aventures de Rhona MacLeod et de l’inspecteur McNab. A choisir, il vaut mieux tout de même les lire dans l’ordre.


Lu en : 7 jours.

« Jusqu’à ce que la mort nous unisse » de Karine Giébel

Résumé :

Servane vient d’être nommée gendarme dans un petit village de montagne. Elle fait la connaissance par hasard de Vincent, guide de haute-montagne, qui vient de perdre Pierre, son meilleur ami, dans des circonstances dramatiques. Vincent ne croit pas au suicide de Pierre. Aidé de Servane, Vincent cherche à comprendre, à ses risques et périls, ce qui a bien pu se passer.





Mon avis :

Encore un excellent roman de Karine Giébel, dans la lignée de « Meurtres pour rédemption ».
Beaucoup de violence, qu’elle soit physique ou morale, dans ce thriller qui est loin de laisser le lecteur indifférent.
J’ai trouvé ce livre très intéressant, d’une part grâce aux personnages qui ont une emprise très forte sur le déroulement de l’histoire et d’autre part grâce à l’enquête, plutôt originale par rapport aux autres romans de l’auteur.
La force du livre réside toutefois principalement dans l’intensité qui relie les personnages de Servane et Vincent. Karine Giébel raconte avec brio les liens qui se tissent entre deux personnes écorchées, une histoire d’amour impossible, sans tomber à aucun moment dans le travers trop facile de la sensiblerie.
J’ai adoré ce livre et ses personnages. Karine Giébel est décidément un auteur exceptionnel.


Lu en : 2 jours.

samedi 12 avril 2014

« Les vacances d’un serial killer » de Nadine Monfils

Résumé :

Alfonse part enfin en vacances en famille en direction de la mer du Nord où il a réservé un séjour aux Mouettes rieuses. Les vacances pourraient se dérouler à merveille s’il n’était pas contraint d’emmener avec lui sa belle-mère, Mémé Cornemuse, qui n’a pas décidé de lui faciliter la vie, et si son épouse Josette ne se faisait pas voler son sac par un motard retrouvé mort quelques heures plus tard.





Mon avis :

J’attendais avec impatience le moment où j’allais enfin pouvoir commencer la série de Mémé Cornemuse.
Je suis un peu déçue dans la mesure où je pensais rire un peu plus souvent mais je lirai quand même la suite avec plaisir.
Le style de Nadine Monfils est assez désopilant et l’on se demande comment elle peut bien inventer toutes ces histoires tellement elles sont burlesques. Les personnages sont caricaturaux mais l’intrigue est bien tournée, ce qui ne m’a pas choquée.
Cette lecture m’a permis de passer un très bon moment, j’ai hâte de connaître la suite des aventures de cette Mémé Cornemuse.
Pour terminer, une phrase que j’ai beaucoup appréciée : « La grossièreté, c’est pas de causer comme un pilier de comptoir, mais c’est avoir un langage châtié et de foutre la planète en l’air en remplissant des piscines alors que des mômes meurent de soif ».


Lu en : 3 jours.

« Mako » de Laurent Guillaume

Résumé :

Lorsqu’une jeune fille est violemment agressée à la sortie d’un night-club, Mako, policier de la BAC, intervient sur les lieux. L’enquête qu’il va mener l’obsède. Perturbé par ses propres démons, Mako s’engage dans une aventure dangereuse pour démanteler un trafic et essayer de trouver la paix.






Mon avis :

Laurent Guillaume signe avec son premier roman un très bon polar qui immerge le lecteur dans le quotidien de la BAC.
Le personnage de Mako est bien construit, bien pensé. Très tourmenté, ce policier, aux méthodes frisant la légalité, n’en est pas moins tout autant attachant. Au fil du livre, la cause des tourments de Mako se dévoile, jusqu’au coup final auquel je ne m’attendais pas.
L’enquête ne laisse pas un souvenir mémorable, mais cela n’enlève rien à la qualité du livre dans la mesure où son intérêt réside plutôt dans l’ambiance très bien décrite de la BAC, où la violence est omniprésente.
L’auteur aborde plusieurs thèmes tels que la prostitution, les trafics, les méthodes policières ou encore la mafia et la vengeance personnelle. Autant de sujets qui poussent à réfléchir au cours d’une lecture agréable bien que très noire.
Ce premier opus donne envie de lire les autres romans de Laurent Guillaume. Celui-ci était invité au festival Quais du Polar à Lyon cette année. Il a su susciter l’intérêt de nombreux lecteurs, par sa connaissance précise du terrain, puisqu’il est lui-même ancien policier.


Lu en : 5 jours.

« Sur ta tombe » de Ken Bruen

Résumé :

Jack Taylor est presque heureux ; il a rencontré une femme formidable et ses problèmes d’alcool commencent à s’arranger. Mais le bonheur ne dure pas longtemps, les ennuis arrivent lorsque Jack accepte de retrouver un prêtre recherché par l’Eglise, qu’il reçoit au courrier une petite stèle et que les meurtres de personnes handicapées s’accélèrent.






Mon avis :

Je ne suis jamais déçue par les romans de Ken Bruen et « Sur ta tombe » ne fait que confirmer tout le talent de cet auteur qui est, depuis quelques années maintenant, mon auteur favori.
Je ne me lasse pas de cette dose de cynisme, d’humour noir, d’anti-cléricalisme et de violence qui imprègne les romans de Ken Bruen.
J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir le personnage de Jack Taylor qui a décidément du mal à être heureux. Il se trouve amené à enquêter sur une série de meurtres commis par un groupe d’adolescents qui lui veut du mal, sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. Plusieurs histoires composent le scénario de « Sur ta tombe » qui, sans être exceptionnel, demeure d’une très grande qualité.
Un petit aperçu avec cette citation que je trouve très drôle : « Des fois que le Vatican ou la Gestapo envisagent de tirer un poster, ce type était le modèle tout trouvé ». J’adore.


Lu en : 1 jour.

« Une terre si froide » de Adrian McKinty

Résumé :

En 1981, Sean Duffy, flic et catholique en Irlande du Nord, est chargé de l’enquête relative à des meurtres d’homosexuels. Cette enquête piétine et il se trouve confronté à la violence et à la stratégie de l’IRA qui ne semble en réalité pas très éloignée de cette succession de meurtres.







Mon avis :

Une découverte qui m’a plongée dans l’Irlande des années 80 et qui m’a fait réaliser à quel point cette époque et ce pays si proche avaient une ambiance très particulière, alors que l’IRA imprégnait complètement la société irlandaise.
« Une terre si froide » ne se lit pas tellement pour l’enquête qui, certes, fait appel à une stratégie requérant une certaine attention dans la lecture, que pour cette atmosphère politique et sociale si bien décrite.
Sans être particulièrement attachant, le personnage de Sean Duffy est intéressant. Courageux et obstiné, il fait aussi preuve de vulnérabilité, sans tomber dans la sensiblerie.
Ce roman ne doit pas se lire trop vite, à mon sens, pour permettre au lecteur de bien s’imprégner de l’histoire et de l’ambiance.
Je lirai prochainement la suite des enquêtes de Sean Duffy avec « Dans la rue j’entends les sirènes ».


Lu en : 8 jours.